Quand on est en centre de formation [...], on sait tous jouer au ballon, mais ce qui fait la différence, c’est la détermination et la discipline.
Gökhan Inler
Bien que la Suisse n'ait été l'hôte de la Coupe du Monde de FIFA qu'une seule fois jusqu'ici, cette année reste gravée dans les mémoires et continue d'éblouir le monde entier.
la fameuse Coupe du Monde de la FIFA a lieu tous les quatre ans.
Il est important de préciser que lorsque nous mentionnons la Coupe du Monde de la FIFA, il est question de football masculin, dont l'histoire est relativement plus longue que celle du football féminin. La Coupe du Monde de football féminin ne fut instaurée que bien plus tard, en 1991.
Si l'on suit la logique des choses, on s'aperçoit que la 5e édition aurait dû avoir lieu, en respectant le délai de 4 années imposé, en 1946 et non pas en 1954. En raison de la Seconde Guerre mondiale, les 4e et 5e éditions de la Coupe du monde furent décalées. Établie en 1938, la troisième édition fut la dernière durant une période de 12 années au total, jusqu'en 1950, pour la quatrième édition et la reprise, donc, de la Coupe du monde de football dans le monde.
Dans le contexte d'après-guerre, les deux seuls pays à avoir candidaté en tant qu'hôte de la Coupe du monde de football furent le Brésil et la Suisse : la Coupe du monde de 1950 se déroula donc au Brésil, tandis que quatre ans plus tard, ce fut au tour de la Suisse.
1954 : une Coupe du Monde à domicile historique
Pourquoi cette fameuse Coupe du Monde de 1954 fut-elle considérée comme un événement particulièrement historique, tant du point de vue des vainqueurs que des vaincus ?
Parce qu'il s'agissait de la toute première fois, depuis la Seconde Guerre mondiale, que la Coupe avait lieu en Europe. Cela mit fin, en quelque sorte et de manière symbolique, à cette période de terreur et de désastres.
Restée plutôt neutre durant la Seconde Guerre mondiale, la Suisse demeurait, au sortir de la guerre en 1946, l'unique pays d'Europe à pouvoir, financièrement et logiquement, organiser un tel événement.
Les autres pays européens avaient, pour la très grande majorité, des pertes énormes et d'autres idées en tête que d'organiser une compétition de football.
Un contexte particulier
Comme dans tous les matches de foot généralement, la surprise et l'impossibilité de prévoir ce qu'il va se passer font partie du piquant du sport ! Or, cette journée-là, c'est encore une fois ce qui est arrivé : la Hongrie, alors équipe ultra-favorite, se fait battre par l'équipe... allemande. Alors que le souvenir des horreurs de la Seconde guerre mondiale est encore brûlant en Europe et partout dans le monde, les Allemands brandissent des drapeaux du pays, sans que cela ne soit considéré comme une menace nationaliste.
L'équipe hongroise était quant à elle surnommée le Onze d'or, et elle faisait indiscutablement partie des équipes de football les plus techniquement compétentes dans toute l'histoire du football. Considérés comme intouchables durant les premières années de la décennie 1950, les Hongrois ont par ailleurs remporté les Jeux olympiques de 1952 ! Ce retournement de situation, avec en plus le contexte particulier de l'époque, est resté gravé dans beaucoup de mémoires.
Le visionnage de la Coupe du monde à domicile
de manière progressive.
C'est réellement durant l'année 1954 que la télévision suisse émit des émissions régulières, au rythme de 5 émissions par semaine. Mais ce jour-ci, le 16 juin 1954, est totalement novateur : il s'agit de la toute première finale de Coupe du monde de football à être entièrement retransmise en direct à la télévision !
Au sortir de la guerre, et plus particulièrement au début des années 1950, le nombre de téléviseurs par foyers a commencé à augmenter progressivement.
Afin de réaliser une diffusion simultanée au sein de plusieurs pays, il fallut créer ce que l'on appelle le réseau Eurovision. Le siège se trouve, d'ailleurs, à Genève, en Suisse !
L'Eurovision est désormais le plus grand réseau vidéo au monde. Nul doute que cette première dans l'histoire du football allait laisser des traces dans les mémoires !
La Suisse en coupe du monde : les performances régulières malgré un petit réservoir de joueurs
Il est temps à présent d'explorer les exploits suisses en Coupe du monde !
matches de football ont lieu en Suisse.
Phénoménal, ce chiffre semble exagéré, n'est-ce pas, pour un si petit pays qu'est la Suisse ? Il faut savoir qu'en Suisse, 9 divisions existent, et que ce chiffre concerne tous les niveaux de compétitions, aussi bien les ligues que les tournois ou les coupes. Si petite soit-elle, la Suisse compte plus de 1300 clubs de foot et plus de 270 000 joueurs détenant une licence dans ce sport !
Certes, le pays ne se mesure pas réellement, en termes de classement mondial, aux équipes de pays à la population beaucoup plus importante tels que la France, l'Allemagne, les États-Unis, le Brésil ou encore l'Inde.
Mais selon SWI SwissInfo, le service international de la Société suisse de radiodiffusion et télévision, la Nati se qualifie très régulièrement à la fois pour les Championnats d'Europe et du Monde.
Bien qu'elle n'ait encore jamais remporté la Coupe du monde de football, la Suisse a réussi à se qualifier pour la phase finale de la Coupe un certain nombre de fois.
fois pour le tournoi final.
Les trois meilleures performances que la Suisse ait accompli jusqu'ici remontent au siècle dernier : la Suisse s'est imposée en quarts de finale en 1934, 1938 et 1954 ! Mais ce n'est pas tout, car la Suisse a également réalisé d'autres exploits notables au fil des décennies :
| Niveaux atteints | Combien de fois ? | Années | Lieux | Adversaires | Défaites |
| Quart de finale | 3 | 1934 ; 1938 ; 1954 | Turin (Italie), Lille (France), Lausanne (Suisse) | Tchécoslovaquie ; Hongrie ; Autriche | 2-3 ; 0-2 ; 5-7 |
| Huitième de finale | 5 | 1994 ; 2006 ; 2014 ; 2018 ; 2022 | Washington (États-Unis), Cologne (Allemagne), São Paulo (Brésil), Saint-Pétersbourg (Russie), Doha (Qatar) | Espagne ; Ukraine ; Argentine ; Suède ; Portugal | 0-3 ; 0-3 ; 0-1 ; 0-1 ; 1-6 |
Compétitive, la Nati ne se laisse pas faire et démontre sa férocité face à des équipes réputées plus puissantes !
La Suisse en Coupe du monde : les grands moments qui unissent le pays
Le football fait partie de ces activités et événements qui rassemblent tout le pays, peu importe la région linguistique de Suisse. Et lorsque la Suisse se défend lors de la Coupe du monde, c'est toute une ferveur nationale que l'on observe dans le pays tout entier !
lors du match opposant la Suisse à la Roumanie.
Chaque fois que l'équipe de la Nati concourt dans un tournoi majeur, qu'il s'agisse de la Coupe du Monde ou de l'Euro, une osmose nationale se fait ressentir dans tout le pays.
Au balcon, on observe moult drapeaux suisses, et les couleurs du pays sont représentées partout, aussi bien sur les maillots que sur les voitures !
De plus, de véritables zones sont établies de manière informelle au sein de nombreux bars, restaurants et places publiques pour visionner le match ensemble, dans la joie et l'osmose nationale.
Aussi bien des grandes villes que des petits villages suisses, dans toutes les régions linguistiques du pays, organisent des "fan zones" permettant aux gens de se retrouver et de visionner ensemble le match de foot via des écrans géants !
De nombreux matches furent visionnés de cette manière en Suisse, mais l'un de ceux ayant le plus suscité une réelle osmose nationale demeure l'exploit de la victoire de la Suisse contre la France lors de l'Euro 2020 (effectué en 2021 en raison de la pandémie de Covid-19). Lors de cette victoire, on observa même des klaxons et des chants à l'effigie de la Nati dans toutes les rues du pays ou presque !
L'engouement généralisé dans tout le pays lors des exploits suisses en Coupe du monde ou à l'Euro sont appelés couramment "Nati-Fieber" en Suisse alémanique.
Des joueurs formés localement et brillants à l’international
De très nombreux joueurs suisses n'ont pas terminé leur carrière en Suisse, mais ont bel et bien décidé d'entrer au sein des plus grands clubs européens.
Typiquement, Xherdan Shaqiri, Stephan Lichtsteiner, Granit Xhaka, Manuel Akanji ou encore Yann Sommer sont des vedettes suisses ayant sauté le pas vers d'autres clubs européens après avoir été formés en Suisse.
Il s'agit d'une pratique relativement courante en Suisse, mais également ailleurs dans le monde, qui permet au pays de briller à l'international. Le monde entier a ainsi l'occasion de voir que la Suisse forme de grands talents !
Trois d'entre les cinq joueurs suisses cités ci-dessus ont signé pour le Borussia Mönchengladbach, club historique au palmarès impressionnant et situé en Allemagne.
Une facilité d'intégration
Il ne faut pas oublier ici un point central : les Suisses, de par leur multilinguisme poussé, sont capables d'une très rapide intégration au sein des pays voisins. Le Borussia Mönchengladbach, par exemple, se trouve non loin de la Suisse alémanique, et de plus, les deux localités utilisent la même langue ! En ce qui concerne les joueurs suisses résidant en Suisse romande, la France ne se trouve pas si loin que cela, et de plus, la langue est également commune !
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