a Commission européenne en 2001, puis le Parlement français en 2005 ont légiféré pour faciliter la vie des personnes handicapées. L'un des volets vise à rendre les sites des organismes publics accessibles à tous. Quel que soit le handicap ou la gêne des internautes : les malvoyants (dans l'acception la plus large du terme, c'est-à-dire en incluant ceux qui distinguent mal les couleurs ou les contrastes), mais aussi les personnes qui ont du mal à se servir d'une souris (ce qui exclut, par exemple, l'usage de menus déroulants) ou qui souffrent d'un faible niveau d'instruction. Tous ces publics exigent une réponse ergonomique spécifique. Un tel effort de conception et de développement, qui devrait concerner tous les sites généralistes, repose sur quelques principes essentiels.
1. Mieux structurer ses pages
Les personnes aveugles accèdent au contenu en ligne grâce à des systèmes de synthèse vocale ou de plage braille qui lisent les pages en séquentiel, en passant de titre en titre, de paragraphe en paragraphe, ou de lien en lien. Les concepteurs de sites accessibles doivent donc veiller à ce que les balises, titres ou paragraphes soient corrects et fermés. ' L'idée majeure est de recourir à XHTML, qui oblige à mieux structurer et à baliser, plutôt qu'à HTML 4 ', précise à ce titre Alain Risbourg, directeur commercial de l'éditeur de gestion de contenu web Jalios. Une autre recommandation porte sur les éléments visuels (images, animations, vidéos), auxquels doivent systématiquement être associés des textes qui décrivent leur contenu. Par ailleurs, la mise en page doit pouvoir être désactivée ou adaptée à l'utilisateur. Ce qui impose d'utiliser des feuilles de style. Il faut ainsi pouvoir disposer le texte sur une seule colonne avec des caractères grossis, et donc bannir les tableaux utilisés pour la mise en page ainsi que les polices fixes, car elles empêchent de zoomer.
2. Simplifier son discours
Le contenu éditorial doit demeurer accessible à la population n'ayant qu'un faible niveau d'instruction. Cela implique de recourir à un rédactionnel simple. Mais aussi d'éviter le défilement de textes, qui ne laisse pas le temps de lire, d'organiser les menus simplement, en évitant les arborescences, et plus globalement de réfléchir à l'ergonomie du site, en adoptant une navigation claire. Autre conséquence, l'allégement des pages HTML. En novembre dernier, le conseil général de Loire-Atlantique a mis en ligne un site internet complètement refondu. ' Les réactions des internautes et le suivi du trafic nous ont permis de dresser un premier bilan encourageant, souligne Laure Châtel, responsable du pôle internet au conseil général de Loire-Atlantique. Les visiteurs apprécient la simplicité et la rapidité d'un site devenu plus accessible, avec un contenu plus pédagogique. '
3. Limiter le recours à certaines technologies
Les formats propriétaires comme les fichiers Word, PDF ou Flash génèrent des obstacles supplémentaires à l'accessibilité par tous. Surtout s'ils sont protégés et encryptés. Les documents PDF, en particulier, doivent être soit correctement conçus et balisés, soit doublés par des documents RTF ou HTML. Bien que le format PDF, depuis sa version 5, réponde à la loi américaine sur l'accessibilité et intègre le balisage, la possibilité de redistribuer les caractères sur une seule colonne et de les grossir, de créer un texte de remplacement sur les images... ' Même si le document PDF a été généré sans un balisage, le " reader " est capable d'en constituer un automatiquement, explique Franck Gross, ingénieur supports chez Adobe. Mais des erreurs peuvent se produire. Surtout avec une mise en page complexe. Mieux vaut bien concevoir le document dès le départ, avec un balisage correct. 'Les technologies non standardisées, tel Ajax, apparaissent de même délicates à utiliser. Le code Javascript doit être réservé à des applications non bloquantes, puisqu'il peut être désactivé par certains internautes. ' L'important est la facilité d'utilisation, résume Jean-François Nogier, ergonome et fondateur d'Usabilis. Or les pages Ajax demeurent souvent inutilisables, même pour les non-handicapés. Néanmoins, les choses évoluent. Longtemps décrié pour sa faible accessibilité à l'information contenue, Flash s'est amélioré dans les dernières versions. '
4. Faire tester son site
Différents outils de validation de l'accessibilité compatibles W3C se trouvent disponibles. Entre autres, l'extension Ocawa, de Firefox, Bobby, de la société Watchfire, Wave, de Webaim, ou Ezaccess, de Nexint. ' Mais ces outils ne couvrent qu'une partie des besoins, comme celui de vérifier l'existence de la balise ALT. Ils n'indiquent pas si le texte apparaît complet et compréhensible ', relativise l'expert Alain Gravelet. La seule méthode efficace consiste à compléter ces validations techniques par des tests effectués par des utilisateurs - si possible en situation réelle de handicap. En tant que responsable des politiques de santé publique pour l'association d'information sur les maladies rares Eurordis, François Houÿez le confirme : ' La validation s'obtient en faisant tester le site par certains membres eux-mêmes handicapés et équipés de synthèse vocale, de zoom et d'agrandissement. '
5. Se former aux bonnes méthodes
Les outils logiciels auteurs classiques pour le web ne satisfont pas toujours les critères d'accessibilité. C'est pourquoi l'expert Alain Gravelet a remplacé Dreamweaver par un éditeur de pages HTML. Certains logiciels de gestion de contenu peuvent néanmoins aider à respecter les différents critères d'accessibilité. Le conseil général de Loire-Atlantique a ainsi choisi JCMS, de Jalios, qui facilite la création de contenus accessibles en automatisant certaines fonctions et en proposant des champs à remplir.C'est aussi le cas de la division TER de la SNCF, qui a acquis l'outil CMS de Tridion dans l'intention de modifier l'ergonomie, et de renommer les pages des fichiers de ses 21 minisites régionaux. ' L'accessibilité représente davantage une question de méthodes et d'accompagnement humain que d'outils, juge Stéphanie Rousset, responsable internet de la SNCF-TER. D'autant que nos 21 webmasters présentent des profils hétérogènes, alors que nous avons besoin d'une approche cohérente. Leur formation a déjà
a Commission européenne en 2001, puis le Parlement français en 2005 ont légiféré pour faciliter la vie des personnes handicapées. L'un des volets vise à rendre les sites des organismes publics accessibles à tous. Quel que soit le handicap ou la gêne des internautes : les malvoyants (dans l'acception la plus large du terme, c'est-à-dire en incluant ceux qui distinguent mal les couleurs ou les contrastes), mais aussi les personnes qui ont du mal à se servir d'une souris (ce qui exclut, par exemple, l'usage de menus déroulants) ou qui souffrent d'un faible niveau d'instruction. Tous ces publics exigent une réponse ergonomique spécifique. Un tel effort de conception et de développement, qui devrait concerner tous les sites généralistes, repose sur quelques principes essentiels.
1. Mieux structurer ses pages
Les personnes aveugles accèdent au contenu en ligne grâce à des systèmes de synthèse vocale ou de plage braille qui lisent les pages en séquentiel, en passant de titre en titre, de paragraphe en paragraphe, ou de lien en lien. Les concepteurs de sites accessibles doivent donc veiller à ce que les balises, titres ou paragraphes soient corrects et fermés. ' L'idée majeure est de recourir à XHTML, qui oblige à mieux structurer et à baliser, plutôt qu'à HTML 4 ', précise à ce titre Alain Risbourg, directeur commercial de l'éditeur de gestion de contenu web Jalios. Une autre recommandation porte sur les éléments visuels (images, animations, vidéos), auxquels doivent systématiquement être associés des textes qui décrivent leur contenu. Par ailleurs, la mise en page doit pouvoir être désactivée ou adaptée à l'utilisateur. Ce qui impose d'utiliser des feuilles de style. Il faut ainsi pouvoir disposer le texte sur une seule colonne avec des caractères grossis, et donc bannir les tableaux utilisés pour la mise en page ainsi que les polices fixes, car elles empêchent de zoomer.
2. Simplifier son discours
Le contenu éditorial doit demeurer accessible à la population n'ayant qu'un faible niveau d'instruction. Cela implique de recourir à un rédactionnel simple. Mais aussi d'éviter le défilement de textes, qui ne laisse pas le temps de lire, d'organiser les menus simplement, en évitant les arborescences, et plus globalement de réfléchir à l'ergonomie du site, en adoptant une navigation claire. Autre conséquence, l'allégement des pages HTML. En novembre dernier, le conseil général de Loire-Atlantique a mis en ligne un site internet complètement refondu. ' Les réactions des internautes et le suivi du trafic nous ont permis de dresser un premier bilan encourageant, souligne Laure Châtel, responsable du pôle internet au conseil général de Loire-Atlantique. Les visiteurs apprécient la simplicité et la rapidité d'un site devenu plus accessible, avec un contenu plus pédagogique. '
3. Limiter le recours à certaines technologies
Les formats propriétaires comme les fichiers Word, PDF ou Flash génèrent des obstacles supplémentaires à l'accessibilité par tous. Surtout s'ils sont protégés et encryptés. Les documents PDF, en particulier, doivent être soit correctement conçus et balisés, soit doublés par des documents RTF ou HTML. Bien que le format PDF, depuis sa version 5, réponde à la loi américaine sur l'accessibilité et intègre le balisage, la possibilité de redistribuer les caractères sur une seule colonne et de les grossir, de créer un texte de remplacement sur les images... ' Même si le document PDF a été généré sans un balisage, le " reader " est capable d'en constituer un automatiquement, explique Franck Gross, ingénieur supports chez Adobe. Mais des erreurs peuvent se produire. Surtout avec une mise en page complexe. Mieux vaut bien concevoir le document dès le départ, avec un balisage correct. 'Les technologies non standardisées, tel Ajax, apparaissent de même délicates à utiliser. Le code Javascript doit être réservé à des applications non bloquantes, puisqu'il peut être désactivé par certains internautes. ' L'important est la facilité d'utilisation, résume Jean-François Nogier, ergonome et fondateur d'Usabilis. Or les pages Ajax demeurent souvent inutilisables, même pour les non-handicapés. Néanmoins, les choses évoluent. Longtemps décrié pour sa faible accessibilité à l'information contenue, Flash s'est amélioré dans les dernières versions. '
4. Faire tester son site
Différents outils de validation de l'accessibilité compatibles W3C se trouvent disponibles. Entre autres, l'extension Ocawa, de Firefox, Bobby, de la société Watchfire, Wave, de Webaim, ou Ezaccess, de Nexint. ' Mais ces outils ne couvrent qu'une partie des besoins, comme celui de vérifier l'existence de la balise ALT. Ils n'indiquent pas si le texte apparaît complet et compréhensible ', relativise l'expert Alain Gravelet. La seule méthode efficace consiste à compléter ces validations techniques par des tests effectués par des utilisateurs - si possible en situation réelle de handicap. En tant que responsable des politiques de santé publique pour l'association d'information sur les maladies rares Eurordis, François Houÿez le confirme : ' La validation s'obtient en faisant tester le site par certains membres eux-mêmes handicapés et équipés de synthèse vocale, de zoom et d'agrandissement. '
5. Se former aux bonnes méthodes
Les outils logiciels auteurs classiques pour le web ne satisfont pas toujours les critères d'accessibilité. C'est pourquoi l'expert Alain Gravelet a remplacé Dreamweaver par un éditeur de pages HTML. Certains logiciels de gestion de contenu peuvent néanmoins aider à respecter les différents critères d'accessibilité. Le conseil général de Loire-Atlantique a ainsi choisi JCMS, de Jalios, qui facilite la création de contenus accessibles en automatisant certaines fonctions et en proposant des champs à remplir.C'est aussi le cas de la division TER de la SNCF, qui a acquis l'outil CMS de Tridion dans l'intention de modifier l'ergonomie, et de renommer les pages des fichiers de ses 21 minisites régionaux. ' L'accessibilité représente davantage une question de méthodes et d'accompagnement humain que d'outils, juge Stéphanie Rousset, responsable internet de la SNCF-TER. D'autant que nos 21 webmasters présentent des profils hétérogènes, alors que nous avons besoin d'une approche cohérente. Leur formation a déjà
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