Le métier d’enseignant, transmettre ses connaissances, est une profession tout ce qu’il y’a de plus noble. Cependant, la réalité du métier fait que parfois même les plus motivés et passionnés peuvent perdre courage. En effet, au cours de ces dernières années, la Suisse a pu constater chez les jeunes un manque d’intérêt de plus en plus prononcé envers le métier d’enseignant, avec un manque d’enseignants dans certaines matières. L’apothéose a d’ailleurs eu lieu au cours de l’année 2019, plus précisément à la rentrée scolaire, lorsque pour compenser le manque d’enseignants, certaines écoles avaient été obligé d’en sortir quelques-uns de leur retraite au dernier moment. Cette situation s’était produite en Suisse alémanique, ce qui avait fait tirer la sonnette d’alarme à la Suisse romande, qui n’en était pas loin. Êtes-vous à la recherche d'un professeur de statistiques ?
Attention également, nous parlons bien ici des enseignants, à savoir les personnes qui enseignent dans le degré primaire, secondaire I et secondaire II. Dans le degré tertiaire, la situation est différente, puisqu’il ne s’agit pas d’ « enseignants », mais de « professeurs ». Ne vous inquiétez pas, tout ceci sera démêlé dans l’article, nous sommes là pour cela.
D’autre part, vous vous doutez bien que si nous vous racontons tout cela, ce n’est pas dans l’idée de vous décourager. C’est plutôt le contraire. Etant donné que l’enseignement des statistiques est votre passion, il est important que vous sachiez le plus tôt possible les aspects négatifs de ce métier. Ainsi, en connaissance de cause, vous serez plus à même d’éviter les mauvaises surprises et de les anticiper en trouvant des solutions avant même que les problèmes ne pointent le bout de leur nez. De fait, votre passion pour votre métier restera intacte et vous apportera tout le bonheur que vous méritez !
Les pré-requis pour enseigner les statistiques
Cela n’est pas évident pour tout le monde, mais si vous enseignez les statistiques, vous avez en réalité deux métiers : celui de statisticien (car il s’agit de votre spécialité) et celui d’enseignant (ou professeur selon le lieu où vous dispenser vos cours). Cela signifie que vous devez à la fois être un spécialiste. Mais en plus, être en mesure d’enseigner votre spécialité. Saviez-vous qu’il existe d’excellents spécialistes dans leur domaine, mais que certains d’entre eux sont également les pires professeurs ? Cela n’est pas sans raison : pour être enseignant, disposer des connaissances nécessaires n’est que la première étape. Encore faut-il savoir les dispenser. C’est une question de pédagogie et de méthodologie d’enseignement.
D’autre part, cela est généralement le cas de la plupart des professeurs, mais il est nécessaire que vous soyez quelqu’un de curieux. Ceci est particulièrement vraie avec une discipline comme les statistiques. En effet, il ne faut pas oublier que les statistiques permettent à tout ceux qui s’y intéressent de mieux comprendre leur quotidien. Pour rappel, les statistiques permettent de comprendre et d’interpréter des données complexes afin de procéder à un état des lieux sur n’importe quel sujet, mais également pour effectuer des prévisions.

De fait, en tant que personne curieuse de nature, vous continuerez sans même vous en rendre compte à vous tenir au courant des dernières actualités et à utiliser les statistiques pour vous faire une idée bien précise du sujet qui vous intéresse. Cela permet ainsi de réaliser quelque chose d’essentiel : construire votre esprit critique. Et c’est ainsi que vous pourrez également inculquer cet aspect essentiel à vos élèves ou étudiants.
Afin de synthétiser les choses, voici une petite liste de quelques pré-requis essentiels pour enseigner les statistiques :
- Être pédagogue et ne pas oublier que professeur, c’est être un spécialiste qui sait dispenser ses connaissances
- Être curieux
- Avoir un esprit critique
- Être communicatif
- Être patient
- Être résistant au stress
Les trois premiers pré-requis ont déjà été expliqué. Le quatrième concerne la communication. En effet, cela revient à la question de pédagogie. Si vous n’êtes pas d’un naturel communicatif, comment pourriez-vous espérer partager vos connaissances à vos élèves ? Là encore, il s’agit d’un aspect essentiel à la casquette d’enseignant. Les deux derniers prérequis se complètent. Il vous faudra être patient, particulièrement si vous enseignez dans le degré secondaire.
Nous parlons dans ce cas-là de jeunes qui préparent leur maturité afin d’avoir un bel avenir. Ils sont donc naturellement soumis à un stress qui pourrait rejaillir sur vous. A vous donc d’être résistent et de conserver votre patience ainsi que votre calme pour les soutenir au mieux. Cependant, cela vaut également pour le degré tertiaire. Et si vous êtes au plus haut de votre carrière et que vous encadrez des thèses, alors bonjour la pression de vos jeunes doctorants !
D'ailleurs, connaissez-vous les diplômes requis à l'enseignement des statistiques ?
Les avantages d’enseigner les statistiques
Le premier avantage est évident : vous avez une passion, et en plus vous l’enseignez ! Il existe une triste réalité, à savoir que la plupart des gens exercent un métier non pas par passion, mais pour payer leurs factures. Ce n’est pas spécifiquement un métier qu’ils n’apprécient pas du tout, mais ce n’est pas ce qui les fait vibrer. De fait, le concept de se réaliser dans le travail devient abstrait. Choisir un métier qui vous rend heureux et vous donne envie de vous lever le matin est donc important.

D’autre part, enseigner est un travail stimulant, et ce, au travers au moins de deux aspects. Tout d’abord, étant donné que les statistiques permettent de mettre en lumière l’actualité, vous vous devrez de vous tenir informé(e) de ce qu’il se passe dans le monde et de mettre régulièrement vos cours à jour. Le deuxième aspect concerne directement le fait d’enseigner : l’interaction avec des élèves, qu’ils aient 16 ans ou 30 ans, vous stimulera constamment. En effet, les étudiants ont toujours des réflexions très intéressantes à apporter, ce qui permet à l'enseignant lui-même d’enrichir sa vision du monde. Bien entendu, la réciproque est tout aussi vraie. D’ailleurs, si les étudiants constatent que vous les écoutez réellement et prenez leurs dires en considération, ils auront d’autant plus de respect pour vous !
Voici un petit récapitulatif de ce qui a été dit :
- Votre passion sera votre métier
- Vous vous réaliserez dans le travail
- Vous serez stimulé grâce à vos échanges avec les étudiants
- Vous aurez une sensation d’accomplissement
- Vous assouvirez votre curiosité insatiable
Vous vous en doutez, l’avant-dernier point est une forme de conclusion à cette idée d’aimer votre travail et de vous réaliser. Quant à l’assouvissement de la curiosité intellectuelle, cela concerne à la fois l’idée d’être stimulé de quelque façon que ce soit, mais aussi, si vous enseignez dans le degré tertiaire, de jouir d’une double-casquette, à savoir de professeur et de chercheur. Donc, par extension, vous aurez l’opportunité de poursuivre vos recherches en plus de vos cours. D’ailleurs, un dernier avantage qui concerne les professeurs universitaires de statistiques, votre salaire vous permettra de vivre plus que confortablement.
Les inconvénients d’enseigner les statistiques
Vous souvenez-vous de ce qui a été raconté en introduction ? Nous y arrivons. Beaucoup de jeunes sont d’avance découragés par l’enseignement, et ce, pour diverses raisons. Tout d’abord, il y a la question de la longueur des études. Pour enseigner les statistiques, il vous faudra commencer par obtenir un bachelor suivi d’un master universitaire, ce qui représente 5 années d’études. Ensuite, si vous désirez vous orienter dans le degré secondaire II, vous poursuivrez en HEP (ou resterez à l’université selon le canton où vous étudiez) afin d’obtenir votre diplôme d’enseignant. Si, au contraire, votre souhait est d’enseigner en degré tertiaire, alors il vous faudra obtenir un doctorat, dont la durée peut varier de 3 à 5 ans selon votre contrat.

La question du salaire se pose également : en degré tertiaire, vous n’aurez, a priori, aucun souci à vous faire. En revanche, si vous enseignez dans le degré secondaire, votre salaire sera plus bas. Cela est dû au fait que vos diplômes sont moins élevés, mais également parce que le salaire des enseignants dans le secteur public dépend des cantons. De fait, pour exactement le même travail et les mêmes conditions en tant qu’enseignant, votre salaire va considérablement varier selon si vous vous trouvez à Genève ou dans le Tessin par exemple. Par ailleurs, trouver un stage rémunéré sera un défi non négligeable lorsque vous préparerez votre diplôme d’enseignant.
Les principaux points négatifs sont donc :
- De longues études
- Des stages pas ou peu rémunérés
- Une rémunération peu attractive par rapport au degré tertiaire
- Un salaire qui varie selon le canton
Enfin, sachez que le manque d’enseignants dans certains cantons peut amener à une conséquence négative : vous faire enseigner dans une spécialité qui n’est pas la vôtre. Mais comme vous pouvez le constater, ces inconvénients concernent principalement le degré secondaire.
D'autre part, avez-vous une idée du lieu où vous désirez enseigner les statistiques ?
Conclusion
Enseigner les statistiques ne sera pas toujours de tout repos. Vous devez également vous rendre compte que les avantages et les inconvénients ne sont pas les mêmes selon si vous dispensez vos cours dans le degré secondaire ou bien dans le degré tertiaire. Bien entendu, rien ne vous empêche aussi d’enseigner les statistiques sur votre temps libre. Nous vous avons en effet parler jusqu’à présent des côtés positifs et négatifs à enseigner les statiques en temps plein dans le degré secondaire ou tertiaire. Mais il vous est tout autant possible d’exercer un autre métier, et d’enseigner les statistiques sur votre temps libre (cela vaut aussi si pour les étudiants), sous la forme de cours particuliers. Ainsi, vous pouvez vous faire de l’argent de poche tout en gérant vous-même votre emploi du temps.

Dans tous les cas, vous devez retenir qu’enseigner les statistiques est un métier de passion à la double casquette : spécialiste et pédagogue. Et maintenant que vous savez mieux à quoi vous attendre, il ne vous reste plus qu’à vivre pleinement votre vocation !