Formateur spécialisé vous aide à passer vos productions de musique électronique au niveau supérieur sur Ableton Live

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• Depuis quand développez­-vous une passion pour la musique et plus particulièrement pour votre instrument de prédilection ?

  Sans rentrer dans les phrases toute faites du genre "je suis passionné par la musique depuis toujours", je suis obligé d'avouer qu'elle m'a quand même accompagné depuis très longtemps! Mes parents m'achetaient régulièrement des singles et des compilations quand j'étais petit. Mes préférés à l'époque, c'était "Mambo N°5", Eiffel 65 et French Affair - "my heart goes boom". Je les écoutais en boucle. Un peu plus tard durant l'adolescence, j'ai aussi été du genre à mentir pour sortir en boite et en club tous les weekends, dès 15/16 ans. La musique, c'était aussi la liberté !
  Concernant la MAO, j'ai appris à la même période que mes potes s'organisaient des concours de création d'instrus sur Fruity Loops. C'était hallucinant pour moi qui n'y connaissais rien, mais qui rêvait de faire la même chose que les artistes que j'écoutais toute la journée. Alors j'ai récupéré leur licence, je me suis lancé et je n'ai jamais arrêté depuis.

• Quelle musique pouvez-vous écouter en boucle avec toujours le même plaisir (et sans devenir dingue) ?

  Cette catégorie de musique très spéciale que j'écoute en boucle change régulièrement, parce que j'en découvre souvent de nouvelles et qu'elles me servent d'inspiration pour ma propre musique. Quand je tombe sur un coup de cœur comme ça, j'en profite à fond chaque jour, puis je vais ensuite la décortiquer sur Ableton Live pour en comprendre tous les fondements. J'essaie de comprendre comment l'artiste a fait pour la créer, je fais des tests, bref je fais au mieux pour m'imprégner de ces petites choses qui me touchent en elles avant de remodeler certaines idées dans mes prochains morceaux.
  En ce moment, j'oscille entre deux morceaux qui m'ont énormément fait de bien. L'un en house / nu disco : Sean Finn - Disco Revenge 2021 (CASSIMM Remix) et l'autre en progressive trance orienté zenon : Fractal Joke - Welcome To The Cloud. Ce sont deux mondes en apparence opposés desquels je tire un grand plaisir, entre la fraicheur et la gaieté de l'un et la puissance et l'effet cathartique de l'autre.

• Parlez-nous du cours le plus difficile ou étonnant que vous avez pu donner !

  Je n'ai pas eu de cours vraiment difficiles à proprement parler, mais je suis particulièrement satisfait d'une série de séances que je donne à un enfant de 10 ans, fan de hip-hop. A cet âge, l'apprentissage est encore incroyablement fulgurant et permet d'aller très vite: une notion expliquée une fois est acquise pour de bon. Ainsi, lui qui ne connaissait rien à la production musicale a réussi à produire une instru en deux heures, dans l'esprit de l'un de ses artistes préférés (Ninho), et ceci dès le deuxième cours. La satisfaction et la reconnaissance dans son regard lorsqu'il arrive à faire ce qu'il veut me redonnent l'énergie nécessaire jusqu'à la prochaine séance !

• D'après vous, quel est l'instrument le plus compliqué à maîtriser et pourquoi ?

  En MAO, il n'y a pas forcément besoin de manier un instrument. Mais dès lors que l'on considère que son ordinateur EST l'instrument, alors la perspective change. Dans le cadre de la production musicale, je dirais que l'un des arts les plus complexes à intégrer est le sound-design. Il requiert des années de pratique, d'expérimentations, de reverse-engineering (c'est à dire partir d'un patch pré-écrit et le déconstruire) pour finalement arriver à créer les sons de son choix. Mais dès lors, quelle satisfaction de ne plus avoir à chercher pendant des heures les presets nécessaires à sa prod. On gagne du temps, on se crée une esthétique propre, bref on devient meilleur, singulier. Et ça s'entend.

• Quelles sont, pour vous, les clés de la réussite (hormis celles de Sol et de Fa) ?

  Je vais manquer d'originalité ici, mais sans hésiter, la réussite se trouve dans une pratique régulière. Il faut tester, modifier, répéter, recommencer, passer à autre chose, et ceci dès qu'on a un peu de temps à y consacrer. Mais pour pouvoir tenir dans cette course de fond, il faut avant tout une chose : y trouver du plaisir. Si la création vous bloque sans cesse et ne vous apporte jamais satisfaction, alors ça n'est pas la peine de continuer à vous faire souffrir. Il faut pouvoir apprécier le processus de création, pouvoir hocher la tête et danser sur la boucle qu'on vient patiemment de créer de toute pièce... et avoir hâte de la continuer lorsqu'on doit s'arrêter. Rien ne sert d'y passer 5h par jour car comme n'importe quelle autre activité, on n'est pas forcément très productif sur de longues sessions. Mieux vaut profiter d'une bonne vibe sur le moment, surfer sur une inspiration offerte par un morceau plutôt que de bloquer des heures sans rien créer de concret, ce qui pourrait être contreproductif et vous enfermer dans le syndrome de la page blanche. Vous faites de la musique, c'est avant tout pour vous faire plaisir et le partager aux autres autour de vous, alors profitez en !

• Citez 3 musiciens avec lesquels vous rêveriez de faire un boeuf dans un bar à 2 h du mat et dites-nous pourquoi !

  C'est très dur de choisir, mais je crois que je me tournerai vers Oddwave, car c'est quelqu'un de très pointilleux, talentueux et passionné auquel je me suis beaucoup identifié et qui m'a beaucoup appris. Je choisirai également Grouch. C'est un producteur de musique psychédélique multi-genre qui est très doué autant lorsqu'il s'agit de jouer avec un live machine comme avec un instrument acoustique. Il touche à tout et cela le rend très créatif. Enfin, je rêverai d'avoir avec nous une artiste comme Anoushka Shankar pour transporter l'auditoire avec son jeu au Sitar. Formée par son père Ravi Shankar et reconnue internationalement depuis des années, elle est d'un talent et d'une dextérité incroyable. Je crois que ce mélange entre électronique et acoustique, avec un beau mélange des genres pourrait avoir un succès certain, surtout à cette-heure là !

• Une anecdote à raconter en rapport avec votre métier ou votre scolarité (et pas forcément la fiesta que vous avez faite suite à votre entrée au Conservatoire) ?

  En 2017, j'ai joué pour la première fois sur un char pour la Pride de Lyon. Première fois devant environ 10.000 personnes, j'étais hyper stressé et faisais en sorte de dérouler mon set comme prévu. Un quart d'heure après avoir démarré, un ami me frôle et met un coup dans le curseur de pitch de mon contrôleur. Le morceau joué gagne immédiatement 10 BPM de jeu. Horrifié, je m'apprête à réparer son erreur, avant d'entendre la réaction ultra positive de la foule : tout le monde crie, saute et se met à danser encore plus à fond. Moralité? Il ne faut pas hésiter à créer de la surprise et agrémenter son jeu, en allant parfois contre les règles qu'on apprend d'habitude. Une belle leçon que je m'efforce désormais à partager avec mes élèves !

• Quel est votre petite touche qui fait de vous un Superprof adoré par tous ses élèves ?

  Je crois que j'adore ce que je fais et que je prends beaucoup de plaisir à le partager. Je tiens à ce que les personnes se débloquent lorsqu'il y a blocage et qu'elles puissent passer un niveau, partir avec une prod qui sonne ou intégrer de nouvelles techniques qu'elles n'avaient pas envisagées. Pour moi, un cours ne doit se finir que lorsque les questions ont trouvé leur réponse. Je fais en sorte de rester disponible et joignable en cas de besoin particulier, et j'apprécie particulièrement accompagner un projet musical dans la durée et le voir évoluer. Bref, chez moi, c'est la passion qui parle !