Si les collégiens et lycéens de France apprennent volontiers et en grande nombre l'anglais, l'espagnol, l'allemand et l'italien, on ne peut pas en dire autant de la langue russe… Cette dernière est une LV1, LV2 ou LV3 d'exception ; de même, chez les adultes, l'apprentissage de l'alphabet cyrillique découle souvent d'intérêts professionnels précis ou d'une passion marquée pour la culture slave. Le touriste français d'un été à Saint-Pétersbourg prend rarement la peine de creuser la question de la maîtrise de l'écriture russe, alors qu'elle ne se pose même pas pour un séjour au Portugal ou dans la baie de Naples ! C'est que la logique alphabétique de la Neva et de la Moscovie est très différente de ce dont nous avons l'habitude dans notre petit Hexagone. Qui dit autre système, dit autre logique : il faut simplement – si l'adverbe est permis… ! – entrer dedans. Et c'est justement ce que nous allons étudier dès à présent : les locuteurs du français ont-ils du mal ou au contraire des facilités à manier les cursives russes ?
L'alphabet cyrillique est un héritage dont l'histoire dépasse le simple millénaire. Ce sont deux moines et frères, missionnaires chrétiens, les saints Cyrille et Méthode, qui ont composé sous l'ère carolingienne un système de 30 phonèmes permettant de transcrire les langues slaves jusqu'alors uniquement orales. C'est par un jeu de mots hautement mnémotechnique que les historiens français parlent volontiers de « méthode cyrillique ». Franchouillard et chauvin | Les Français ont la réputation d'être… fâchés avec les langues vivantes, dont le russe Depuis, ce système alphabétique a largement eu le temps de se transformer au gré des périodes de l'histoire et des évolutions linguistiques. Le slavon du rite oriental russe peut être considéré comme étant le vieux russe ou vieux-slave médiéval figé par la liturgie et la littérature religieuse russophone. De très nombreuses branches se sont nourries sur ce tronc commun, mais c'est bel et et bien l'écriture russe qui occupe le premier rang, aussi bien pour ce qui est du nombre de locuteurs que par son rayonnement culturel. Aujourd'hui, l'alphabet cyrillique russe compte 33 lettres – il y en avait encore près de 40 au XVIIIe siècle ! Comment écrire les lettres russes sur un clavier azerty ?Réjouissez-vous, chers amis francophones : cela nous fait donc au XXIe siècle moins de caractères à apprendre que jadis ! Cette variation est due à des réformes orthographiques renouant avec la logique de la langue russe : celle-ci tire de sa genèse même une nature éminemment phonétique, et non étymologique. On peut y deviner une rigueur morphologique et grammaticale sans faille, d'autant plus précieuse qu'elle limite les pièges orthographiques dans la rédaction de textes en russe, tâche parfois ardue pour les néophytes franco-français… À cet égard, l'écriture du russe est donc à l'opposé de l'orthographe du français : là, toutes les « réformes » – depuis celles de l'Académie française fondée par Richelieu en 1632 à celles de l'Assemblée nationale en 1986 et 1990 – ne font que multiplier les exceptions et incohérences en prétendant les limiter… Vous souhaitez apprendre russe en ligne ? Trouvez votre cours de russe nantes.
Les principales différences entre alphabets latin et russe
Le fossé entre l'alphabet latin utilisé par la langue française et le système graphologique des Russes saute aux yeux dès lors que l'on met l'un en face de l'autre… C'est dans ce contraste que réside une partie des difficultés réservées aux Français par l'enseignement de l'écriture russe. Pourtant, les philologues savent bien qu'il y a un cousinage entre ces deux ensembles de signes : les lettres françaises descendent directement du latin universalisé par l'Empire romain, tandis que ce dernier est par la famille des langues indo-européennes un cousin du grec qui a donné naissance au cyrillique. Écriture du vieux-slave | Écrire du russe transcaucasien ancien de Géorgie : là, c'est peut-être trop en demander… | source : Wikimedia Commons Force est de constater que si l'alpha, le bêta, l'omicron et le sigma des Grecs anciens sont – à l'image de plusieurs autres lettres – assez proches des dessins latins, les correspondances sont moins nombreuses avec le russe, d'où une difficulté accrue pour un auditoire francophone. Cela signifie qu'il y a malgré tout une certaine parenté dans le tracé des unes et des autres. D'ailleurs, certains principes rédactionnels sont identiques et vous rappelleront peut-être vos années de CP et de CE1 : quand on écrit avec application, la pointe du stylo ne doit pas cesser de toucher la feuille de papier avant la fin d'un mot (en français, points et accents sont donc normalement ajoutés après coup). Les années passant, on oublie souvent que la typographie française est codifiée à ce point… Eh bien, les normes rédactionnelles sont tout autant rigides pour l'écriture de la langue slave, avec des caractères informatisés précis et des cursives classiques qui permettent à tout un chacun de pouvoir comprendre n'importe quelle texte manuscrit, qu'il provienne de Novgorod ou de Vladivostok… Pour le reste, le russe a comme le français des voyelles et des consonnes. Les fonctions de ces dernières sont toutefois plus complexes dans les steppes eurasiatiques : elles peuvent être mouillées ou dures, par elles-mêmes ou en fonction des voyelles auxquelles elles sont associées. Un obstacle de plus, donc, à surmonter, mais c'est chose possible ! Contrairement au français, la langue russe comporte de véritables accents toniques mais ceux-ci ne trouvent pas nécessairement de traduction à l'écrit. Pour vous faciliter la tache, achetez un clavier cyrillique !
Y a-t-il des langues plus difficiles à écrire que d'autres pour un Frenchie ?
Devant cette description de l'abîme qui sépare l'orthographe russe de la graphie du français, certains désespéreront peut-être et renonceront à recopier de beaux passages de Gogol ou Tchekhov… Pourtant, à écriture difficile, écriture difficile et demie. Le russe peut faire office de langue relativement aisée à écrire si on le compare avec des idiomes encore plus exotiques d'un point de vue hexagonal. À cet égard, un Français n'aura en somme pas de grande difficulté à maîtriser une écriture de type alphabétique : c'est un vaste groupe dans lequel se retrouvent le français et le russe, mais aussi des langages moins répandus comme le hongrois – qui, s'il emploie l'alphabet latin, utilise accents et trémas pour jouer sur 40 lettres différentes (44 avec les caractères q, w, x et y introduits pour translittérer des termes étrangers). La manipulation et la composition de caractères seuls et « mobiles », si elles rendent les fautes d'accord ou lexicales plus courantes, sont cependant un véritable réflexe pour le cerveau d'un Occidental : il sera plus à même de se faire comprendre à l'écrit par un russophone. L'Alcoran | La langue religieuse des Tchétchènes est plus difficile que le russe : pas de voyelles, une écriture de droite à gauche et un alphabet totalement différent | source : Wikipedia C'est une gymnastique écrite beaucoup plus aisée pour un francophone que la confrontation avec un système syllabaire (partiellement, le japonais) voire exclusivement idéogrammatique (le chinois en est l'exemple phare : il faut apprendre un symbole par mot – tandis que ressemblances et confusions ne sont pas rares, et l'art extrême-oriental de la calligraphie est particulièrement complexe, façon hiéroglyphes !). De même, une langue comme l'arabe (cas de l'hébreu des origines également), s'écrivant de droite à gauche et où les voyelles n'ont pas la même existence écrite qu'au Québec, sera toujours plus difficile pour un étudiant français. Pour le russe, l'usage de l'écriture est sans doute plus accessible que l'assimilation par cœur de listes de vocabulaire : les lexiques français et russe n'ont quasiment rien à voir, même si nous venons tous d'Adam et d'Ève que nous trouverons peut-être une ascendance langagière commune… Mais c'est une autre question, et une autre paire de manches ! Besoin de cours de russe ?
Les écueils à éviter pour apprendre à écrire le russe en France
Rien ne serait plus fou que de vouloir apprendre à parler russe en refusant d'avoir à l'écrire. D'ailleurs, que ce soit pour écrire ou pour lire, le début de la manœuvre est le même : emmagasiner les lettres de l'alphabet russe, pour savoir les reconnaître, les nommer, les prononcer (le cas échéant). Vient ensuite la rédaction en tant que telle. Il ne faut pas brûler les étapes, et ne jamais commencer à prendre sa plume sans connaître parfaitement le système cyrillique, sans quoi les confusions seraient monnaie courante par la suite. Après, le travail est somme toute extrêmement facile, à la portée d'un gamin de maternelle :copier et recopier un même caractère à partir d'un modèle (différents cahiers d'exercices/méthodes d'écriture du russe sont vendus par les libraires de métropole), puis faire des lignes et dupliquer des textes… Cela vous rajeunira, en vous remettant sur les bancs de l'école primaire ! Mais n'ayez surtout pas l'impression de perdre votre temps ou d'accomplir une tâche intellectuellement ingrate : ceux qui apprennent le coréen ou le tamoul n'ont pas d'autre choix que d'emprunter la même voie – et rassurez-vous en songeant aux difficultés bien plus importantes que les vôtres qu'ils sont près de rencontrer… Guerre de Crimée | Plutôt que d'apprendre l'alphabet cyrillique russe, les empereurs des Français Napoléon Ier et III ont fait valoir d'autres arguments pour aller à la rencontre de la civilisation russe… | source : upload.wikimedia.org En bref, à tout âge l'idéal est de se focaliser sur l'écrit dès ses premières leçons de russe – c'est d'ailleurs ce que font nombre de professeurs certifiés de l'enseignement public ou d'enseignants donnant des cours de russe particuliers. Un tel tutorat maximisera vos chances de ne pas buter sur les obstacles qui vous attendent sur le chemin du bilinguisme russe-français. Et tout ceci, on peut l'apprendre n'importe où, notamment lors de cours de russe paris !
Les idées reçues sur l'écriture russe pour un francophone
Les Matriochka ne sont pas la seule richesse de la Russie, puisque l'écriture russe est totalement ouverte et adaptée aux francophones. Encore faut-il sauter le pas ! Maintenant que l'on cerne un peu mieux ce qu'est et ce que représente l'alphabet cyrillique et l'écriture russe, il faut veiller à ne pas tomber dans les pièges que peut tendre une nouvelle langue, quelle qu'elle soit. Et dans le cas du russe, pour un francophone, c'est souvent pléthore d'idées reçues qui se bousculent dans notre esprit. Car oui, le russe est par essence une langue vivante complexe, qui donne du fil à retordre à tous ceux qui décident de l'apprendre, surtout les français. Et pourtant, elle est beaucoup plus simple et fluide qu'il n'y paraît ! C'est d'ailleurs la première idée reçue à propos du russe : c'est une langue trop ardue. En réalité, elle ne l'est pas plus que toutes les autres langues. C'est tout simplement que son écriture nous paraît si éloignée de notre bon vieil alphabet latin, que nous pensons, à l'instar de l'arabe, que son apprentissage est insurmontable. Vous l'aurez compris, et il suffit juste d'être bien équipé. Un bon professeur, un bon dictionnaire, et le tour est joué ! De plus, si vous êtes francophone et fan de culture russe, la passion peut vous porter davantage vers des horizons linguistiques meilleurs. La soif de savoir est la clé ! On pense également à tort que l'écriture russe est difficile à appréhender. Or, sur le même principe, il s'agit simplement et majoritairement de choses apprises par coeur. Vous avez un peu de mémoire ? Le russe peut être votre allié, voire vous rendre bilingue, sur un malentendu, ça peut marcher ! 33 lettres et signes à apprendre, c'est l'affaire d'une semaine ! Apprendre l'écriture russe prend du temps, voici un autre préjugé que l'on a souvent coutume d'entendre. En réalité, il convient de nuancer tout ceci : l'écriture russe n'est pas si compliquée à apprendre, mais il faut une certaine période d'adaptation. Avec de la motivation et une bonne méthode, vous écrirez le russe aussi bien que vous écrivez français ! Fort heureusement, on parle bien ici d'écriture seulement, et vous n'avez pas à rouler les R correctement. Mais sachez, dans une perspective globale, que si vous faites des fautes, vous n'êtes pas le/a seul(e), et écrire le russe avec quelques fautes ne veut pas dire que vous n'y arrivez pas. Courage, parler plusieurs langues est un véritable atout dans la vie !
Prendre des cours d'écriture russe quand on est francophone
Qu'il s'agisse d'un clavier d'ordinateur ou d'une feuille de papier, l'écriture russe se distille sur tous les supports, et permet d'ouvrir le champ des possibles en linguistique. Avis aux amateurs ! On l'évoquait juste avant, mais pour écrire le russe, notamment lorsqu'on st francophone, une bonne méthode est nécessaire, voire primordiale. Car oui, toutes les méthodes que l'on retrouve sur internet (et même dans les livres) ne se valent pas, et développer un processus d'apprentissage clair et efficace s'avère capital. C'est la raison pour laquelle prendre des cours avec un professeur particulier semble être une idée très pertinente, au moins pour s'assurer que les bases de l'alphabet cyrillique sont acquises. Que vous viviez à Paris ou en province, bon nombre de plateformes, d'associations et autres formations offrent un cadre d'enseignement idéal. Parmi les support à même de vous enseigner les mots russes, on retrouve :
L'association Philotechnique à Paris, qui propose depuis 1848 des enseignements généraux pour adultes,
L'AFR (Association Française des Russistants), association indépendante qui met en avant la culture russe et son écriture,
Le Centre de langue Russe de Paris, qui, grâce à un professeur de russe, place cette langue comme un outil, grâce à des remises à niveau et autres formations,
Mais aussi les plateformes en ligne, comme Superprof !
Et oui, lorsqu'on souhaite apprendre l'écriture cursive russe, il faut bien réaliser qu'il s'agit là d'une partie, d'un morceau de l'apprentissage d'une langueen soi. Il n'est pas donc pas nécessaire de se former durant un an, juste pour savoir si la majuscule s'écrit bien en russe. Quelques cours avec un professeur particulier, même en ligne, peut alors s'imposer comme lasolutionalternative. Ainsi, l'enseignant pourra vous corriger, vous indiquer comment bien placer tel ou tel caractère russe, pour un résultat qui, on l'espère, fera de vous un pro de la langue de Pouchkine !
L'utilité de l'écriture russe pour un francophone
On a parfois tendance à sous-estimer les langues comme le russe lorsqu'on est francophone, et pourtant savoir l'écrire est utile dans bien des cas ! Mais savoir écrire le russe c'est bien, encore faut-il savoir à qui l'écrire. Car même si l'alphabet cyrillique est un véritable atout, il convient d'assimiler en quoi il sera nécessaire, ou au moins utile dans la vie. La plupart des gens pense que personne ne parle ni n'écrit le russe, et pourtant ! La Russie, c'est plus de 140 millions d'habitants, rien que ça ! Une bonne partie du monde, dont 300 millions l'utilisent comme langue maternelle pour communiquer. Le plus grand voisin de l'Europe est donc un acteur linguistique clé à prendre en compte dans l'apprentissage de son alphabet et de son écriture. Au-delà de ça, savoir écrire le russe pour un francophone, c'est avoir l'assurance d'entrer dans un marché en pleine expansion, où les langues slaves sont de plus en plus prisées, et où la différence fait la force sur le plan professionnel. Car oui, écrire le russe est une véritable porte d'entrée pour appréhender leslanguesslaves : bulgare, croate, macédonien, rien ne vous résistera, puisque les bases d'écriture partent d'un même socle ! Bien évidemment, apprendre l'écriture russe, c'est avoir l'occasion d'exercer sa curiosité, sa motivation, et ses qualités de linguiste, tout en se rapprochant d'un univers bien particulier : la culture russe.Riche en références, cette dernière n'est pas connue si bien que ça des francophones, et apprendre l'alphabet cyrillique garantira de pouvoir y accéder plus simplement, en la prenant comme support, par exemple ? Apprendre le russe, c'est donc se démarquer pour le meilleur. Des raisons qui devraient pour faire relativiser quant à la difficulté de l'écriture russe. Allez, la langue de Pouchkine n'attend plus que vous !
Quelques techniques pour apprendre l'alphabet russe pour un francophone
Être francophone, c'est être habitué à une certaine manière d'écrire. L'alphabet russe en développe une toute autre, et nous permet de nous entraîner à découvrir une nouvelle langue, une nouvelle culture, bref, une nouvelle dimension ! Enfin, il peut être utile, lorsqu'on apprend l'alphabet russe, de trouver des techniques plus ou moins rapides, qui nous feront dire que non, apprendre à écrire le cyrillique n'est pas si difficile, même quand on écrit avec l'alphabet latin depuis des années ! Action brève ou action terminée, forme indéterminée ou déterminée à l'imperfectif, déclinaisons, genre des mots, ordre et sens de la phrase, animé et inanimé, autant de subtilités que les petites techniques d'apprentissage pourront éclaircir lorsque vous apprenez le russe seul(e) (cours de russe marseille). Pour nous faciliter la tâche, et comprendre au mieux la langue de Pouchkine, on peut donc :
Apprendre en faisant des fiches de révision, elles-mêmes classées selon les lettres en plusieurs catégories (consonnes et voyelles, par exemple),
Réviser l'alphabet russe quotidiennement au début, même si on pense l'avoir assimilé, juste cinq minutes,
Utiliser tous les manuels possibles ('Le Russe pour les nuls", la méthode KOHTAKT!, la méthode Berlitz, etc.) pour réviser,
S'entraîner jour après jour pour réussir à écrire parfaitement le russe,
Répéter à haute voix ce que l'on écrit, pour faire assimiler à notre cerceau l'association linguistique,
Essayer de retranscrire un livre en VO vers le français,
Utiliser des livres type cahiers de vacances pour enfants en russe, qui vont permettre de reprendre les bases en douceur,
Discuter avec d'autres apprenants, en trouvant des groupes sur Facebook, dans sa propre ville, ou sur les réseaux sociaux, par exemple,
Et bien d'autres encore !
En bref, alors que beaucoup sont tentés de le faire, il ne faut pas diaboliser l'écriture russe. Cette dernière est en réalité comme toutes les autres écritures qui diffèrent de l'alphabet latin : il faut s'habituer. Du temps, de la motivation, quelques efforts, et une bonne dose de passion, et vous voilà prêt(e) à lire du Dostoïevski en version originale ! Le russe n'est pas dur, c'est la manière dont on décide de le voir qui le sera ! L'essentiel est de ne pas rester tout seul à se noyer en cas de difficulté : il faut pouvoir et savoir faire appel à des personnes qualifiées. Et si l'on n'en a guère dans son entourage, l'Internet peut dignement pallier ce manque, l'e-learning facilitant grandement les choses ! Allez, courage, l'avenir est entre vos mains !