Chapitres
La culture japonaise est un ensemble très diversifié, des mangas aux geishas en passant par les ramens et les suhis. Nombreux sont ceux qui réalisent chaque année un voyage au Japon pour s'immerger dans le monde nippon, ses coutumes, ses rites et bien entendu ses plats délicieux. Au sein du folklore japonais, le Sumo est un art martial dans lequel des combattants ayant un gabarit impressionnant pratiquent la lutte lors de combats rituels. Il s'agit de l'un des sports les plus populaires au Japon et du sport de combat national : vieux de plusieurs siècles, il bénéficie d'une longue histoire et d'un fort lien avec le shintoïsme. Superprof vous propose de découvrir ce sport ancestral nippon qu'est le Sumo, l'un des arts martiaux les plus connus lorsque l'on évoque la culture japonaise. Du combattant, appelé Sumotori, au combat de Sumo entouré de multiples cérémonies, vous allez tout savoir de cette discipline populaire au Japon et de ses grands champions !
Qu'es-ce qu'un Sumotori ?

"Ce n'est pas si facile de manger vingt œufs par jour si on s'y prend comme tout le monde...Pour moi, c'était sous forme d’œufs durs que j'arrivais le mieux à les faire passer" - Kazumi Yoshinaga
Cette citation illustre bien ce à quoi un Sumotori doit ressembler : un très fort gabarit afin d'être capable de vaincre son adversaire lors d'une lutte acharnée. Au Japon, on utilise peu le terme Sumotori qui est assez irrespectueux : on utilise plus le terme Rikishi, qui signifie "monsieur" et "force", de quoi afficher son respect pour ce combattant sacré. Les Rikishi sont entraînés dès leur plus jeune âge dans les "écuries" de Sumo, appelées Heya par d'anciens champions. Ils sont habitués à consommer de la nourriture extrêmement riche afin de prendre du poids. La plupart des Rikishi atteignent ainsi les 140 kilos, mais ils peuvent aller jusqu'à 220 kilos, ce qui diminue fortement leur espérance de vie. Ces lutteurs combattent sur le Dohyô (le ring) pieds nus, ne portant pour seul vêtement qu'un cache-sexe, le Mae-tate-mitsu accompagné d'une ceinture appelée Mawashi. Chaque Rikishi est coiffé selon la tradition d'un chignon qui diffère selon le rang. De plus, chaque Rikishi possède son propre nom de combat, son Shikona. Il existe une logique de rang parmi les Sumotoris, allant d'apprenti (Uchi-Deshi) aux professionnels (Sekitori). Toutefois, il existe des rangs supérieurs accordés aux grands vainqueurs. Les rangs les plus importants de la discipline sont Sekiwake, Ozeki et enfin Yokozuna, le grand champion. Voici une liste de quelques uns des plus grands Yokozuna de l'histoire :
- Akashi Shiganosuke (1600-1649),
- Shiranui Dakuemon (1801-1854),
- Shiranui Kôemon (1825-1879),
- Jinmaku Kyûgorô (1829-1903),
- Kimenzan Tanigorô (1826-1871),
- Umegatani I Tôtarô (1845-1928),
- Tachiyama Mineemon (1877-1941),
- Tochigiyama Moriya (1892-1959),
- Tsunenohana Kan’ichi (1896-1960),
- Futabayama Sadaji (1912-1968),
- Tochinishiki Kiyotaka (1925-1990),
- Taihô Kôki (1940-2013),
- Wajima Hiroshi (1948-2018),
- Kitanoumi Toshimitsu (1953-2015),
- Chiyonofuji Mitsugu (1955-2016),
- Takanohana Kôji (1972-vivant),
- Asashôryû Akinori (1980-vivant),
- Hakuhô Shô (1985-vivant),
- Kisenosato Yutaka (1986-vivant).
Le lutteur de forte corpulence n'est pas non plus le sportif le plus répandu au Japon : on compte environ 800 Sumotoris dans l'archipel, ce qui est déjà une statistique de poids ! Découvrez aussi l'histoire des geishas.
Les règles de base et les rites du Sumo
- Basho : tournoi de Sumo (6 par an au Japon),
- Chiri-Chôzu : geste rituel avant le combat (on frappe dans ses mains, puis on tend les bras),
- Danpatsu-Shiki : cérémonie d'adieu durant laquelle le chignon est coupé par les amis du Sumotori,
- Dohyô : ring du combat en paille et argile,
- Fusenpai : défaite pour le Sumotori qui ne se présente pas au combat,
- Gaijin : sumotori étranger, plus généralement toute personne n'étant pas né au Japon,
- Gunbai éventail en bois laqué utilisé par l'arbitre,
- Gyôji : arbitre principal du combat, présent sur le Dohyô,
- Hanamichi : allées Est-Ouest empruntées par les lutteurs pour aller du vestiaire au Dohyô,
- Heya : organisation de sumo et également habitation/salle d'entraînement des sumotoris,
- Hiiki : supporters et mécènes,
- Intai : retraite d'un Sumotori,
- Jungyô : tournoi d'exhibition hors tournois permettant de recruter de nouveaux lutteurs et de se montrer au public,
- Keiko : entraînement du sumotori dans la Heya,
- Kimarite : liste des 82 prises officielles du Sumo,
- Kokugi : "sport national", les japonais utilisent ce terme pour parler du Sumo,
- Kokugikan : stade principal de Sumo à Tokyo, abrite les bureaux de la Fédération Nationale de Sumo,
- Kyôkai : Fédération Nationale de Sumo, aussi appelée Nihon Sumô Kyôkai,
- Mae-tate-mitsu : vêtement cache-sexe du Rikishi,
- Oshi-Zumô : style de combat visant à l'expulsion du Dohyô en utilisant le poids du corps,
- Ôzeki : grand champion venant après le Yokuzuna et avant le Sekiwake,
- Rikishi : lutteur de Sumo,
- Sekiwake : grand champion venant après le Ôzeki,
- Shingitai : cœur, art et corps, les trois éléments principaux de la voie du Sumo,
- Tachi-Ai : début du combat,
- Tsuppari : coups frappés avec le plat de la main sur le torse ou le visage,
- Yokozuna : rang suprême d'un Sumotori, porté jusqu'à la mort,
- Yûshô : vainqueur d'un tournoi de Sumo,
- Zenshô-Yushô : tournoi gagné sans aucune défaite.
On compte 6 grands tournois par an : 3 à Tokyo, 1 à Osaka, 1 à Nagoya et 1 à Fukuoka. Chaque Sumo combat une fois par jour pendant 15 jours et le grand gagnant du tournoi est celui ayant un meilleur ratio victoire/défaite. A la fin du tournoi, ce Rikishi reçoit le trophée de l'Empereur ! Besoin de cours japonais ?
Les origines profondes du Sumo
Le Sumo d'hier à aujourd'hui
La plateforme qui connecte profs particuliers et élèves