Professeure diplômée du Conservatoire donne des cours de piano et solfège pour les débutants

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• Depuis quand développez­-vous une passion pour la musique et plus particulièrement pour votre instrument de prédilection ?

  Je suis entrée au Conservatoire de musique à l'âge de 6 ans. J'ai eu l'occasion de faire de l'éveil musical pendant les semaines qui précédèrent mon inscription afin de choisir l'instrument qui me plaisait le plus. Ce fut le piano, et c'est encore le piano.
  
  Pendant mon cursus musical, j'y ai trouvé un environnement chaleureux. C'est un endroit où l'on apprend la sensibilité, à faire ressentir des émotions à travers la musique. Encore maintenant, la musique est pour moi une école de la liberté et de l'épanouissement : on joue, on créé et on voit le fruit de ses efforts à son rythme.

• Quelle musique pouvez-vous écouter en boucle avec toujours le même plaisir (et sans devenir dingue) ?

  Quelle choix difficile ! Je passe la plus grande partie de mon temps à écouter et ré-écouter des musiques.
  
  En ce moment, c'est Le Sud de Nino Ferrer. Un classique, me direz-vous ! J'ai dû l'apprendre alors que j'étais encore élève au collège dans le sud de la France. Quand je suis revenue dessus quelques années plus tard, après avoir déménagé plusieurs pour atterrir en banlieue parisienne, je l'ai apprécié de nouveau. Et je l'écoute avec un peu de nostalgie, ça me redonne toujours le sourire.

• Parlez-nous du cours le plus difficile ou étonnant que vous avez pu donner !

  C'était en 2014, quelques mois avant de terminer mon lycée. J'étais assez jeune et je donnais ponctuellement des cours de piano. Un jour, une femme m'a contacté pour donner des cours à ses enfants.
  
  En arrivant sur place, je me suis retrouvée avec deux jeunes enfants hyperactifs. Impossible de les faire se concentrer plus de 5 min. Nous avons finis par faire un cours... de danse ! Nous apprenions les rythmes en avançant dans le salon. Ils ont beaucoup apprécié, et nous avons continué plusieurs mois. Ils maîtrisent donc très bien les rythmes... mais pas du tout le piano. Et cela semblait convenir à la famille.

• D'après vous, quel est l'instrument le plus compliqué à maîtriser et pourquoi ?

  S'il faut faire un choix, je dirais le piano. On ne cesse jamais de progresser et de se voir progresser. Il y a beaucoup d'informations à gérer en même temps : synchronisation et indépendance des mains, gestion de la pédale et gestion précise des nuances.

• Quelles sont, pour vous, les clés de la réussite (hormis celles de Sol et de Fa) ?

  Le premier élément me semble être la maîtrise de soi. La motivation pour jouer d'un instrument peut varier dans le temps, mais si l'on souhaite réellement savoir faire quelque chose de son instrument, il ne faut pas se faire avoir par sa motivation, il faut se discipliner. Je crois que la plupart des personnes recherchant un professeur pour leur enseigner une discipline, musicale ou non, le font pour le cadre et la rigueur que cela procure.
  
  Une autre clé, qui peut paraître évidente pour beaucoup, c'est d'apprendre à trouver du plaisir dans le moindre entraînement, dans les petits progrès de tous les jours. Jouer d'un instrument, c'est faire l'effort de créer des émotions pour les autres et pour soi même dans les partitions les plus simples.

• Citez 3 musiciens avec lesquels vous rêveriez de faire un boeuf dans un bar à 2 h du mat et dites-nous pourquoi !

  Je ne peux m'empêcher de répondre Matt Bellamy, Chris Wolstenholme, Dominic Howard. Un groupe incroyable, avec des musiques orientées rock mais aux multiples consonances. Je suis fan depuis que je les ai découvert, il y a plus de 10 ans maintenant.
  
  Le piano se marie royalement à la plupart de leurs morceaux et je m'imagine déjà tenter d'improviser sur leur nouvelles compositions... et avec un peu de chance leur inspirer de nouvelles musiques.

• Une anecdote à raconter en rapport avec votre métier ou votre scolarité (et pas forcément la fiesta que vous avez faite suite à votre entrée au Conservatoire) ?

  Pendant deux ans j'ai poursuivi mes études dans un internat où l'accès au piano m'était difficile. J'étais habituée depuis toute petite à pratiquer mon instrument tous les jours et cette rupture brutale m'a beaucoup perturbé.
  
  J'ai alors décidé de me mettre à la guitare... pour le plus grand plaisir de mes camarades de chambre qui se sont alors révélées être aussi musiciennes !

• Quel est votre petite touche qui fait de vous un Superprof adoré par tous ses élèves ?

  Je crois que l'enseignement ce n'est pas seulement transmettre du savoir, c'est aussi recevoir ce que l'élève souhaite nous transmettre et s'adapter. J'essaie d'insuffler de la joie, des réflexions et je me concentre sur l'environnement de mes élèves, leur personnalité, leurs goûts, leurs aspirations parfois changeantes.
  
  Je ne porte jamais de jugement sur leur travail ou leur comportement, c'est un échange où je me mets à leur disposition. Si je dois finir sur une phrase : je crois que la bienveillance est le coeur d'un bon enseignement.